Le 9 août dernier, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a publié un nouveau rapport critique. Le dérèglement climatique se déploie et s’intensifie de plus en plus, disent les scientifiques. On le voit depuis quelques jours et quelques semaines déjà avec de nombreuses inondations en Europe mais aussi de gros incendies aux quatre coins du monde. 6 gros points (non exhaustifs) de ce rapport qui ont de quoi donner un coup de chaud…
La COP26 (conférence sur le climat) doit se tenir à Glasgow cet automne et ce nouveau rapport du GIEC se trouve être le support le plus complet, le plus à jour sur la situation climatique que nous connaissons aujourd’hui, au niveau mondial.
Ce rapport, c’est l’acheminement de trois années de travail, de 234 personnes venant de 66 pays différents, et qui se basent sur plus de 14 000 notes scientifiques. Les pages restantes sont des pages “de résumé” pour les prises de décision des gouvernements.
Publié le 9 août dernier et portant le nom “Changements climatiques 2021 : les bases scientifiques”, ce fichier est le 1er volet de la trilogie de ce nouveau rapport d’évaluation du GIEC, les deux autres parties seront publiées courant 2022.
Il ne fait aucun doute que les activités de l’Homme sont la source du dérèglement climatique mondial que nous connaissons avec l’effet de chauffe des gaz à effet de serre. Avec une hausse de 1,1°C depuis 1850-1900, les activités humaines ont fait augmenter la température mondiale à un rythme encore jamais vu depuis plus de 2000 ans.
“Dans ce rapport, on indique que c’est sans équivoque : l’influence humaine a réchauffé l’atmosphère, l’océan et les terres. Et contrairement aux textes précédents, nous n’indiquons pas de niveaux de confiance parce que c’est désormais un fait établi grâce aux progrès des études d’attribution”, a annoté la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte, également la coprésidente du groupe 1 du GIEC depuis 2015.
“ll apparaît que l’influence humaine est le principal facteur de recul généralisé des glaciers, du recul de la glace de mer près de l’Arctique, du recul du manteau neigeux, de la montée du niveau des mers depuis les années 1970 ou encore du réchauffement en profondeur de l’océan sur les premiers 700 mètres”, – Valérie Masson-Delmotte, co-présidente du groupe 1 du GIEC
Il semblerait que l’Homme soit à l’origine de nombreux évènements météo et climatiques extrêmes (grosses chaleurs, pluies diluviennes, vagues de sécheresse, etc…), plus fréquents et plus forts.
“Certains événements récents, typiquement comme les vagues de chaleur en juin 2019 en France, auraient été très improbables sans l’influence de l’homme sur le climat”, a annoté Valérie Masson-Delmotte.
Cette tendance devrait, malheureusement, se poursuivre durant les prochaines décennies. Le rapport du GIEC a estimé que les pluies diluviennes vont augmenter d’environ 7% à chaque degré supplémentaire.
Le président de la COP26 considère ce rapport comme étant “l’avertissement le plus sévère jamais lancé sur le fait que le comportement humain accélère de manière alarmante le réchauffement climatique”.
Ce rapport stipule également que toutes les régions du monde seront concernées dans les décennies à venir.
Afin de pouvoir le justifier et le voir, la publication du GIEC dispose d’une carte monde interactive pour justement étudier tous les changements qui pourraient survenir. Les feux de forêts, qui ravagent de nombreuses parties du globe, devraient malheureusement s’accentuer à mesure que le réchauffement va également s’accentuer. Mais cela est aussi dû aux conditions sèches, venteuses et chaudes actuelles.
Il est à noter que dans toutes les mises en situation des émissions de gaz à effet de serre (à l’exception de la plus optimiste), nous dépasserons le seuil du réchauffement placé à +1,5°C dans peu de temps (entre 2021 et 2040) et nous resterons au-dessus de ce seuil-là jusqu’à la fin du siècle actuel.
La mise en situation la plus dramatique nous amènerait à quasiment +5°C d’ici à 2100, la courbe actuelle à près de 3°C au dessus des 2°C visés par l’accord de Paris en 2016.
Des points de bascule font partie de ce rapport. Bien qu’ils aient une faible probabilité de se produire, ils pourraient tout de même avoir des conséquences sans précédent.
Ces événements peu probables, comme la fonte des glaces, les changements brusques des courants marins ou encore un abattement massif des forêts, ne peuvent pas être mis de côté et font désormais de l’évaluation des risques.
Plus nous irons au-dessus des 1,5°C fixés par l’Accord de Paris, plus notre futur sera incertain et les dangers élevés.
C’est irrémédiable, les glaciers des montagnes et nos pôles sont voués à fondre pour des décennies, mais il serait possible de réduire l’augmentation du niveau des mers ou l’accélération des vagues de chaleur en limitant le réchauffement, ajoute Valérie Masson-Delmotte.
“Mais à moins d’une réduction immédiate, rapide et à grande échelle des émissions de gaz à effet de serre, la limitation à +1,5°C d’ici à 2100 serait hors de portée. Si l’on réduisait fortement, rapidement et durablement les émissions de gaz à effet de serre, on en verrait les bénéfices dans 10 ou 20 ans”, a annoté Valérie Masson-Delmotte.
La principale préoccupation, nous la connaissons, c’est le CO2. Mais il y a aussi les émissions de gaz méthane dont les réductions permettraient de limiter la hausse des températures et aussi d’améliorer la qualité de l’air.
Ce rapport se révèle être le plus grand signal d’alerte que nous ayons vu, la situation climatique actuelle est déjà très difficile pour notre planète. Des changements doivent être menés à chaque échelle et des solutions efficaces de la part des gouvernements doivent être prises.
Source : GEO
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